Un pays formidable, Shilpi Somaya Gowda, éditions Mercure de France, 23 euros
Juste après leur mariage en Inde, Ashok et Priya ont émigré aux Etats-Unis il y a vingt ans. Ils s’y sont construit une vie : suite à de brillantes études, Ashok a monté sa petite entreprise d’informatique dans laquelle Priya s’occupe de la comptabilité et ils ont eu trois enfants, Deepa, Maya et Ajay. Après des années dans le même quartier familial d’Irvine, ils viennent de s’installer dans un endroit plus huppé, sur les hauteurs de la ville, nommé Pacific Hills.
Ils pensent avoir trouvé leur place dans la société américaine jusqu’au jour où Ajay, leur fils de 12 ans, commet une imprudence aux abords de l’aéroport et se retrouve en garde à vue. La machine juridique et médiatique se met alors en marche, entraînant Priya et Ashok dans un engrenage implacable. Leurs origines se rappellent à eux et tout ce qu’ils pensaient avoir construit pèse peu dans la balance face à leur couleur de peau et leurs noms à consonnance étrangère; aux yeux de la justice et de la police, ils deviennent des suspects.
Prise dans la tourmente, la famille va devoir rassembler ses forces tandis que les vrais visages des uns et des autres se révèlent. Shilpi Somaya Gowda nous offre un roman subtil et intelligent qui traite de l’assimilation possible ou utopique des émigrés dans la population américaine, à travers des personnages d’une grande profondeur.