Nos âmes, la nuit, Kent Haruf, éditions Robert Laffont, collection Pavillons, 18 euros
Voici un petit livre magique, un petit livre surprenant dont la simplicité n’a d’égale que l’intensité. Addie, soixante-quinze ans, veuve depuis longtemps, convie son voisin Louis, veuf lui aussi, à passer de temps à autre la nuit avec elle, pour parler un peu et se tenir compagnie. Bientôt les deux voisins se retrouvent presque tous les soirs, au mépris des rumeurs et des jugements dans cette petite ville de Holt où ils vivent depuis toujours. Mais leurs enfants finissent par s’en mêler et les choses se compliquent… Voilà en substance, l’intrigue assez simple de cette pépite littéraire étonnante.
Le livre nous conduit pas à pas vers le vif du sujet, comme Addie qui semble conduire Louis peu à peu vers une nouvelle façon d’aimer. Et l’on découvre avec eux cette relation libre, affranchie des conventions et du qu’en-dira-t-on, comme on retrouverait la joie de l’enfance et des choses simples. Kent Haruf nous offre avec ce roman une leçon de vie, un livre léger traitant de sujets plus graves qu’il n’y paraît : la vieillesse, la solitude, le repli sur soi, mais aussi la richesse du lien qui n’a pas d’âge. Un délice!