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De grands crus en petit format

Posted by on 26/10/2017

Les petites consolations, Eddie Joyce, éditions Rivages, 9,60 euros

Comment se reconstruire après la perte d’un être cher, d’un fils, d’un frère, d’un mari? Les membres de la famille Amendola répondent chacun à leur manière à cette question et vivent ce drame intime différemment. Bobby, le fils préféré, pompier, est mort en héros dans les attentats du 11 Septembre 2001. Dix ans plus tard, ses parents, Gail et Mickaël, affrontent difficilement le quotidien, ressassant parfois leurs souvenirs ; Peter, le frère aîné, se noie dans le travail tandis que Francky, le frère cadet, se laisse sombrer… Quand Tina, la veuve de Bobby, annonce qu’elle a rencontré quelqu’un, cela sonne pour certains comme un nouveau coup porté au défunt. Tina pourra-t-elle s’autoriser à aimer à nouveau et convaincre sa belle-famille de renouer avec le bonheur?

Dans ce roman choral où chacun exprime sa vérité tour à tour, Eddie Joyce explore avec une grande justesse le thème du deuil d’un être cher et la déflagration que peut provoquer cette perte dans la vie de ses proches, même des années après. Un roman sensible dont  les personnages, très attachants, (notamment Gail, qu’on découvre touchante en jeune mère inexpérimentée qui se laisse épauler par sa belle-mère) composent un magnifique portrait de famille. Une belle réussite.

Nos âmes, la nuit, Kent Haruf, éditions Robert Laffont, collection Pavillons poche, 9.90 euros

Voici un petit livre magique, un petit livre surprenant dont la simplicité n’a d’égale que l’intensité. Addie, soixante-quinze ans, veuve depuis longtemps, convie son voisin Louis, veuf lui aussi, à passer de temps à autre la nuit avec elle, pour parler un peu et se tenir compagnie. Bientôt les deux voisins se retrouvent presque tous les soirs, au mépris des rumeurs et des jugements dans cette petite ville de Holt où ils vivent depuis toujours. Mais leurs enfants finissent par s’en mêler et les choses se compliquent… Voilà en substance, l’intrigue assez simple de cette pépite littéraire étonnante.

Le livre nous conduit pas à pas vers le vif du sujet, comme Addie qui semble conduire Louis peu à peu vers une nouvelle façon d’aimer. Et l’on découvre avec eux cette relation libre, affranchie des conventions et du qu’en-dira-t-on, comme on retrouverait la joie de l’enfance et des choses simples. Kent Haruf nous offre avec ce roman une leçon de vie, un livre léger traitant de sujets plus graves qu’il n’y paraît : la vieillesse, la solitude, le repli sur soi, mais aussi la richesse du lien qui n’a pas d’âge. Un délice!

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