Finistère, Anne Berest, éditions Albin Michel, 23.90 Euros, à paraître le 20 Août
On avait beaucoup aimé “la carte postale” qui retraçait la vie de la branche maternelle familiale de l’auteur . Avec “Finistère”, elle s’attaque à l’exploration de sa branche paternelle, à travers son arrière-grand-père, Eugène, son grand-père Eugène et enfin son père, Pierre. Quand elle entame son récit en 2021, alors qu’elle vit le tourbillon du succès de son livre “la Carte postale”, Pierre apprend qu’il a de gros problèmes de santé. Elle passe alors du temps à l’interroger et il souhaite lui raconter une période de jeunesse sur laquelle il ne s’était pas encore exprimé, quand il était militant communiste et qu’il rencontre sa mère, militante féministe.
“Finistère” porte bien son nom : rude, dans une tonalité douce-amère, comme l’est sa relation à son père. Elle découvre des facettes inconnues de ce père scientifique et exigeant, qui a élevé ses filles dans des valeurs féministes, souhaitant qu’elles se débrouillent seules et soient indépendantes. A plusieurs reprise, l’auteur déplore l’éloignement qui caractérise leur relation.
Voici le portrait tout en nuances d’un père qui ressemble à un roc breton, avare de ses sentiments. Cette pudeur, qui empêche la relation à sa fille de s’épanouir totalement, est finalement due au socle de leur relations initiales et découle de la lignée paternelle elle-même. Un roman bouleversant qui revient aux sources de toute relation parents/ enfants.