La bonne mère, Mathilda di Matteo, éditions l’Iconoclaste, 20,90 euros
La bonne mère n’est pas seulement une basilique, c’est aussi Véro, la mère de Clara, 25 ans, marseillaise jusqu’au bout des ongles, gouailleuse ne mâchant pas ses mots, pourvue des accessoires de la cagole pur jus, bronzage intégral, pantalons léopard, vêtements voyant et colorés. Depuis que Clara est partie à Paris faire un doctorat et en parallèle donner des cours à Sciences po, le clivage avec l’univers de son enfance est flagrant , elle est devenue une transfuge de classe. Surtout quand elle ramène son petit ami, Raphaël, immédiatement surnommé “le girafon” par sa mère, qui vient d”une famille BCBG catholique et rigoriste. Les deux mondes se percutent de plein fouet, pour le plus grand bonheur du lecteur.
Véronique et Clara sont alternativement les deux narratrices de ce livre truculent et inattendu, toujours drôle tout en évoquant des sujets parfois graves, comme l’emprise ou les violences conjugales. Les personnages hauts en couleur sont très attachants et on termine le livre sur une note de tendresse au-delà de la drôlerie. C’est une joie de lire “la Bonne mère” , premier roman dans une rentrée littéraire parfois morne, voilà un livre réjouissant et jamais manichéen. Une belle découverte!