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Eté 2014 : Quels livres de poche dans mon sac de plage?

Posted by on 24/07/2014

Les incontournables de l’été (il y en a pour tous les goûts!)

Un été avec Louise, Laura Moriarty, éditions Pocket, 7.90 euros

La jeune Louise Brooks, 15 ans, habite la petite ville de Wichita (Kansas) et rêve d’aller à New York pour y intégrer une célèbre école de danse et vivre à sa guise au mépris des conventions. Cora, résidant elle aussi à Wichita, est une mère de famille quadragénaire aux principes solides, qui accepte de chaperonner la jeune Louise dans ce voyage d’un été à New York.

Cet été 1922 s’annonce mouvementé pour Cora qui doit veiller sur l’incontrôlable Louise. Mais Cora se trouve à New York pour de toutes autres raisons, car elle cache beaucoup de secrets… Un roman réjouissant qui nous fait revivre les années folles et nous réserve bien des surprises : Laura Moriarty nous invite à voir au-delà des apparences, à l’instar du personnage de Cora qui s’attache à sa petite protégée. Ce voyage à New York s’annonce, pour l’une et l’autre et à des âges différents, comme une véritable leçon de vie. A la fois léger et plus grave qu’il n’y paraît, un roman envoûtant.

Maine, J.Courtney Sullivan, Le Livre de poche, 8.30 euros

L’auteur signe ici une passionnante chronique familiale, celle des femmes de la famille Kelleher : Alice (la grand-mère), Kathleen (la fille), Maggie (la petite-fille) et Ann Marie (la belle-fille) prennent la parole tour à tour au fil des chapitres pour nous faire partager leur quotidien, leurs espoirs et leurs désillusions, leurs relations familiales si complexes et souvent conflictuelles. Bientôt les quatre femmes vont se retrouver, un peu malgré elles, dans la maison familiale du Maine pour un été très particulier qui bouleversera leurs vies et sera probablement le dernier.

On retrouve dans ce deuxième roman ce qui nous avait enchanté dans “Les débutantes” : la construction narrative (roman choral), le style littéraire sensible et juste et les thèmes chers à l’auteur (J.Courtney Sullivan se définit comme féministe) : vie de famille, maternité et émancipation féminine. L’auteur confirme son talent et nous livre ici son roman le plus abouti: un vrai bonheur de lecture, à dévorer sur la plage!

Les mères, Samantha Hayes, éditions Pocket, 7.90 euros

Claudia, assistante sociale à Birmingham, est enceinte de son compagnon James, militaire dans la marine et déjà père de jumeaux nés d’un premier mariage, Noa et Oscar. A l’approche de la naissance, James devant s’absenter pour deux mois, Claudia décide d’engager une nounou afin de s’occuper des trois enfants. Son choix s’arrête sur Zoé, dynamique trentenaire qui semble s’occuper à merveille des enfants. Parallèlement, dans la même ville, un couple d’inspecteurs de police, Lorraine et Adam,  enquête sur le terrible meurtre d’une femme enceinte et de son bébé. Bientôt un second crime similaire est découvert…

A la manière de Gillian Flynn, Samantha Hayes distille un suspense implacable en se glissant dans le quotidien de trois femmes (Claudia, Zoé, Lorraine) et en sondant leurs désirs profonds. Ainsi au-delà de l’intrigue policière se dessinent les problématiques personnelles des trois femmes. Un thriller psychologique bien mené qui soulève aussi des questions sociales contemporaines : jusqu’où peut aller le désir d’enfant dans une société consumériste où tout le monde a droit au bonheur? Dérangeant et haletant.

Profanes, Jeanne Benameur, Babel, 7.80 euros

Le Docteur Lassale, ancien chirurgien du coeur désormais à la retraite,  approche des 90 ans et vit en ermite dans sa grande maison. Il décide alors de recruter l’ “équipe” qui va l’accompagner dans ses vieux jours et dont il va choisir chaque membre avec soin ; chacun l’accompagnera à tour de rôle au gré des nuits et des jours. On ne saisit tout d’abord pas les critères de choix ni le but de la formation de cette étrange équipe…Jeanne Benameur n’en dévoile la finalité que progressivement avec beaucoup de sensibilité, de poésie et de subtilité.

Un roman plein d’intelligence et de finesse, admirablement construit. Un chef d’oeuvre!

Moyenne, Laurence Kiberlain, Le Livre de Poche, 5.60 euros

Témoignage en forme de roman (ou l’inverse), “Moyenne”, livre jalonné de dessins colorés et pleins de fantaisie, apparaît comme une sorte de journal intime artistique. Laurence Kiberlain (oui, la soeur de…) s’est toujours trouvée moyenne et ordinaire, surprotégée dans une famille unie où l’artiste, ce n’était pas elle. Et pourtant…Elle nous livre ici un texte court, direct et poignant, qui évoque sans pathos les épreuves auxquelles cette fille “moyenne” fut confrontée et qui l’amèneront à se dépasser : la perte d’un enfant et le handicap de sa fille, pour laquelle elle se bat et se découvre des forces et un optimisme insoupçonnés.

Un petit livre sans prétention, mais dont les mots simples et le ton juste nous vont droit au coeur. Emouvant.

Une fille, qui danse, Julian Barnes, 6,80 euros

Voici un livre court, dense et rare qui nous laisse charmés, voire envoûtés. Le narrateur, Tony, la soixantaine, reçoit une lettre de notaire énigmatique le reliant à un testament difficile à comprendre. Dès lors, ses souvenirs resurgissent, le ramenant à ses années d’étudiant : le groupe de quatre qu’il formait avec ses amis, la belle Veronica, sa complicité avec Adrian, qui se joignit à leur petite troupe par la suite, ce soir où Veronica se laissa aller à danser devant lui… Puis, après le drame intime d’apprendre qu’Adrian et Véronica ont entamé une relation amoureuse, sa lettre rageuse aux deux tourtereaux, suivi du suicide d’Adrian, enfin tant d’années plus tard ce curieux testament.

A la manière d’une enquête dont la terrible vérité ne se dévoile qu’à la fin, c’est dans les méandres de la mémoire que nous entraîne Julian Barnes : “Une fille, qui danse” est d’abord le roman des souvenirs, ceux d’un narrateur qui a volontairement enseveli ses émotions mais qui sera finalement rattrapé par son passé. Un roman d’une grande maîtrise, qui à la fois nous tient en haleine et nous charme à la manière d’une ballade nostalgique. Lumineux.

 

Ce que je peux te dire d’elles, Anne Icart, éditions Pocket, 6,80 euros

Un matin très tôt, le téléphone sonne chez Blanche : sa fille, Violette, vient d’accoucher d’un petit garçon. Blanche est bouleversée : elle ne savait même pas que sa fille était enceinte…Immédiatement, elle prend un train qui la mènera de Toulouse vers Paris, emportant avec elles les carnets de moleskine qui contiennent sa propre histoire et celle de la lignée de femmes qui l’ont élevée.

Mais Violette acceptera -t -elle le legs de sa mère, lourd de sentiments mais aussi de casseroles familiales encombrantes? Blanche raconte ici son histoire, petite fille élevée par un clan de femmes, entre sa mère et ses deux tantes, trois modèles féminins bien distincts  : sa mère, Angèle, la belle journaliste de la “Dépèche du Midi”, aux humeurs vertigineuses depuis la mort de son mari ; Justine, la féministe, battante, qui créera sa maison de couture, et enfin, Babé, la petite dernière, tendre maman sans enfants, pilier de cette drôle de famille.

On suit avec passion le destin de ces trois femmes dans les années soixante-dix, et dans leur sillon, les choix de Blanche (dont celui d’avoir un enfant “sans père”) et ce qu’elle essaie de transmettre à sa fille, malgré tout. Le deuxième roman d’Anne Icart est une vraie saga familiale, chaleureuse et attachante.

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