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Notre sélection de livres de poche pour l’été

Posted by on 14/06/2015

Les Brumes de l'apparence (Babel)Les brumes de l’apparenceFrédérique Deghelt, collection Babel, 8.80 euros

Lorsqu’elle apprend par un notaire de province qu’elle a hérité d’un bout de terre perdu dans le centre de la France, Gabrielle, parisienne de 40 ans à la vie bien remplie, est bien décidée à s’en débarrasser au plus vite. Elle parcourt la France afin de rejoindre le lieu-dit en question et signer actes de propriété et de mise en vente dans les meilleurs délais.

Arrivée sur les lieux et accompagnée par l’agent immobilier du coin, Gabrielle découvre un lieu étrange, composé de ronces et d’arbres à l’abandon, où une maison délabrée se dresse, restée en l’état depuis des décennies. Jean-Pierre, l’agent immobilier, ne cache pas à Gabrielle que le bien sera très difficile à vendre car dans la région, toutes sortes de légendes circulent sur ce territoire mystérieux. La jeune femme est résolue à éclaircir le mystère qui entoure sa terre et à retrouver ses racines, en commençant par faire la connaissance de cette tante dont sa mère ne lui a jamais parlé, et qui habite toujours le village…

Crise de la quarantaine ou remise en cause plus profonde de son identité, le roman mène Gabrielle (et nous, lecteurs) sur des sentiers inattendus et vers des questions essentielles, celles du sens de la vie et de l’existence d’un au-delà. Un roman qui ressemble à un conte mystique et qui nous surprend, nous happe et nous pousse dans nos retranchements. A lire absolument!

CouvertureEn finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis, collection Points, 6.90 euros

Ce roman, à mi-chemin entre roman et récit autobiographique nous raconte l’enfance et l’adolescence d’Eddy, garçon différent et effeminé dans une famille pauvre de picardie. Le jeune garçon ressent confusément sa différence, mais c’est la violence du réel qui l’y confronte et qu’il subira jusqu’à ce qu’il quitte sa famille, s’extirpant de cette gangue de brutalité.

“En finir avec Eddy Bellegueule”, c’est d’abord cela : le récit brut d’un quotidien violent et excluant, imposé au narrateur comme au lecteur et contre lequel on ne peut rien. “En finir avec Eddy Bellegueule” aurait aussi pu s’appeler “en finir avec le déterminisme social” puisque le livre lui-même est la revanche d’un jeune garçon contre les mots qui l’ont identifié si longtemps, ces mots pauvres et insultants qui atteignent pourtant leur cible. Dire cette violence était certainement une question de survie pour l’auteur, et la dire de cette manière, avec les mots même de ceux qui l’ont fait souffrir.

Cependant, aucune plainte, aucun apitoiement sur soi-même dans ce texte cru qui relate le quotidien morne d’un certain milieu social un peu oublié des élites : la télévision allumée dans chaque pièce de la maison, le père qui dépense la paye en boisson et se bat,  les brimades au collège, les ivresses du week-end au foyer des jeunes…Edouard Louis ne juge pas mais constate, il décrit surtout ce qui a constitué son identité, de laquelle il veut désormais s’affranchir.

Un livre qui est un uppercut, un cri du coeur, à ne pas rater en format poche!

Résultat de recherche d'images pour "livre les liens du mariage poche"Les liens du mariage, J.Courtney Sullivan, collection Le Livre de Poche, 8,30 euros

Comme dans ses deux précédents romans, J.Courtney Sullivan mêle les destins de plusieurs personnages et nous offre un roman choral qui évoque irrésistiblement un bon film.

Ici le fil qui relie les personnages est plus ténu et ce mystère participe à la saveur du roman, qui s’étend sur des décennies (entre 1947 et 2012). De Frances, publicitaire du diamant dans les années 50 et célibataire endurcie, à Kate, jeune femme contemporaine fuyant le mariage comme la peste -alors qu’elle organise celui de son meilleur ami gay-, c’est à une analyse détaillée de la vie de couple, du mariage et de ses évolutions que nous convie l’auteur.

Etrangement, c’est le sentiment de solitude profonde des êtres qui ressort de ce roman sur le mariage et nous rend ses personnages si proches et attachants. On a, bien entendu, plus ou moins d’affinités avec tel ou tel personnage, mais la plume alerte, à la fois ironique et tendre (et bourrée de références) de l’auteur nous entraîne dans ce roman passionnant qu’on ne lâche plus. Un pavé en poche, à lire sur votre serviette de plage!

 

Résultat de recherche d'images pour "livre les mensonges perry pocket"Les mensonges, Karen Perry, collection Pocket, 7,70 euros

Harry est peintre et vit à Tanger avec sa femme Robin, architecte, et leur fils de 3 ans, Dillon. Leur bonheur vole en éclats lorsque celui-ci disparaît dans les décombres de leur maison lors d’un tremblement de terre…son corps ne sera jamais retrouvé. Anéanti, le couple retourne vivre en Irlande.

Cinq ans plus tard, Robin est à nouveau enceinte. Si Harry est rongé par la culpabilité (l’enfant était sous sa surveillance quand le drame s’est produit) et hanté par le visage de Dillon dont il dessine croquis sur croquis, l’espoir semble renaître et le couple est disposé à tirer un trait sur son passé. Jusqu’au jour où Harry croit apercevoir Dillon tenant la main d’une femme au milieu d’une manifestation à Dublin…Mirage ou réalité?

Les voix de Robin et Harry alternent pour nous décrire leurs versions des faits et c’est à une dissection de la vie de couple que l’on assiste, entre non-dits et secrets enfouis. De révélations en rebondissements, un bon thriller psychologique pour frissonner au soleil! Si vous avez aimé “Les Apparences”, n’hésitez pas!

Les Suprêmes de Edward Kelsey Moore, collectionBabel,  9,70 €.

OdetteClarice et Barbara Jean sont trois femmes noires américaines qui vivent àPlainview (sud de l’état de l’Indiana) une banlieue noire de Louisville. Elles se connaissent depuis les années 60, celles de leur jeunesse, elles sont depuis inséparables au point qu’on les surnomme “Les Suprêmes” en référence au groupe de Diana Ross dont on écoutait les tubes à la radio ces années là. Année après année elles ont fait leurs vies à un moment où on voit l’émergence d’une classe moyenne “de couleur” qui malgré l’accession à plus de confort n’en reste pas moins cantonnée au périmètre qui les a vu naître.

Le roman est une chronique douce-amère d’un quartier noir de cette petite ville du midwest. Le sud est loin, les grandes métropoles aussi. Pourtant les clivages restent les mêmes. Edward Kelsey MOORE se sert des clichés de la population noire comme pour mieux mettre en évidence ses singularités. Les hommes sont parfois infidèles, parfois brutaux quand les femmes doivent faire face avec leur détermination voire leur tempérament aux vicissitudes d’un quotidien tantôt chaleureux, tantôt difficile où se mêlent la religion, l’amour, la mort et par dessus tout l’amitié comme pour faire écran à ce qui ne se dévoile que progressivement comme pour en donner toute la mesure : la ségrégation, toile de fond de cette “sitcom” attachante mais qui apparait en filigrane plus grave qu’elle ne parait de prime abord.

Ce livre commence comme une comédie qu’on pourrait lire avec les tubes de laMotown en fond sonore et tourne progressivement au roman plus réaliste et plus rugueux et ce sont Aretha Franklin et OtisRedding qui sont alors convoqués pour la B.O. Loin des raccourcis manichéens sur le racisme il donne une vision nuancée d’une société qui tente d’effacer les tâches laissées par l’héritage de l’esclavage sans pour autant  parvenir à en chasser les fantômes d’un coté comme de l’autre. Un livre à placer dans le prolongement des “Beignets de tomates vertes“,” La couleur des sentiments” et des “12 tribus d’Hattie“.

Un roman profondément attachant à ne surtout pas rater. Comme le proclame le bandeau: “Les Suprêmes” : elles vont devenir vos meilleures amies. C’est vrai !

 

 

 

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