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Posted by on 03/10/2018

Avec toutes mes sympathies, Olivia de Lamberterie, éditions Stock, 18,50 euros

Olivia de Lamberterie, critique littéraire de renom, ne parvient plus à lire les mots des autres depuis la mort de son frère le 14 Octobre 2015. La dépression a finalement eu raison d’Alex, qui s’est jeté du pont Jacques-Cartier à Montréal où il vivait avec sa femme et sa fille. L’auteur fait revivre ce frère étonnant et flamboyant, qui sait si bien faire vibrer la vie malgré la noirceur qui l’étreint parfois. Noirceur héréditaire ou malédiction familiale? Cela fait partie des questions qui émergent au fil du récit puisque les suicides sont nombreux chez les hommes de la famille paternelle. Famille aristocrate tendance 16ème arrondissement où l’on exprime peu ses sentiments : “Never explain, never complain”.

De pensées magiques en coïncidences, Olivia de Lamberterie évoque le deuil de façon très personnelle tout en réfutant le passage obligé du fameux “travail de deuil”. Dans un style direct et épuré, elle nous livre un texte poignant, parfois déchirant, mais empli d’une belle force de vie et porté par un amour fraternel sans faille.

“Je voulais que mon frère devienne immortel”:  c’est chose faite avec ce roman en forme d’hommage.

Tenir jusqu’à l’aube, Carole Fives, éditions l’Arbalète, 17 euros

La jeune femme vit seule à Lyon, où elle ne connaît personne, avec son enfant de 2 ans. Elle y a rejoint son compagnon, qui a fini par la laisser avec l’enfant sans plus d’explication. Les journées se passent en vase clos, entre repas, siestes et promenades au parc. La situation devient vite inextricable : la jeune femme travaille en free lance mais ne trouve pas de missions puisqu’elle n’a pas les moyens de faire garder son enfant. Le soir venu, elle s’offre des échappées, comme des respirations. Elle laisse l’enfant endormi pour aller humer l’air de la nuit, marcher quelques minutes librement, de plus en plus longuement, comme jouant avec le feu.

Sur cette trame simple, Carole Fives tricote une fable contemporaine qui dénonce l’individualisme de notre société, la grande solitude dans laquelle peuvent vivre les mères solos. Cercle vicieux administratif, fins de mois difficiles, difficulté à travailler et faire garder son enfant, le roman s’attaque à des sujets peu explorés en littérature mais qui concernent une grande partie des français : “Tenir jusqu’à l’aube”, c’est comment ne pas basculer, face à notre vie moderne parfois dénuée de sens, dans le désespoir ou la folie.

 

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