“Le confident”, un premier roman captivant à lire absolument!

Le confident, Hélène Grémillon, éditions folio gallimard,  7,20 euros

Suite au décès de sa mère, Camille, trentenaire, reçoit un étrange courrier d’un dénommé Louis, qui n’est pas une lettre de condoléances mais plutôt un récit n’ayant de prime abord aucune signification pour la jeune femme : les prénoms des personnages, les lieux évoqués dans ce récit, rien ne lui est familier. Elle pense d’abord que l’expéditeur ‘est trompé, puis qu’on lui envoie un manuscrit – elle travaille dans l’édition. Mais quelques jours plus tard, un autre courrier du même type arrive… Camille se prend alors au jeu de ce récit à tiroirs et peu à peu un drôle de puzzle s’assemble sous ses yeux, qui, elle le sent confusément, la concerne profondément.

Comme Camille, d’abord déroutée par le récit qu’elle reçoit qui ne semble la concerner en rien, j’ai été déroutée par le début du roman, qui nous échappe un peu ; je me suis accrochée et ne l’ai pas regretté! Une fois l’histoire engagée, le roman devient vite captivant, fort d’un suspense habilement mis en scène. Comme Camille, on se surprend à attendre les courriers de Louis et à suivre l’histoire du jeune homme, amoureux de la petite Annie alors que la guerre 39-45 menace. Si certaines ficelles du récit peuvent paraître un peu grossières, l’histoire nous happe malgré tout et les personnages, chacun dans leur problématique personnelle, sont traités avec beaucoup d’humanité ; la petite Annie notamment, illumine le récit de sa présence simple et pleine de fraîcheur.

Un premier roman prometteur, à lire absolument.

 

 

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Chrysis ou l’éveil d’une charmante chrysalide

Chrysis par FergusChrysis, Jim Fergus, 18.50 euros

Alors que Jim Fergus se promène à Nice avec sa compagne, malade à l’époque, celle-ci a le coup de coeur chez un antiquaire pour le tableau d’une jeune artiste des années 20 intitulé “une Orgie”. Quelques temps plus tard, la maladie s’étant aggravée, la compagne de l’auteur lui fait promettre de léguer ce tableau si particulier à sa fille lorsqu’elle aura 18 ans. C’est après sa mort, tandis qu’il travaille chaque jour devant ce tableau, que Jim Fergus s’interroge sur la jeune fille qui le peignit, Gabrielle “Chrysis” Jungbluth. Qui était-elle, et pourquoi avoir peint, si jeune, un tel tableau?

L’auteur nous entraîne alors dans l’existence mouvementée de la jeune Chrysis, femme artiste et rebelle, élève dans les années 20 de la seule école des Beaux-Arts ouverte aux femmes dirigée par Jacques Ferdinand Humbert, qui découvrit Georges Braque. Celui-ci ne tarde pas à discerner chez Gabrielle Junbluth un potentiel exceptionnel, ainsi qu’une personnalité exaltée et libre qui bouscule les interdits de l’époque… Bientôt Chrysis va se perdre dans les folles soirées de Montparnasse, où elle puisera le matériau de son fameux tableau. Elle rencontre également l’amour sous les traits de Bogey Lambert, un cow-boy héros de guerre malgré lui. Mais comment concilier liberté totale et amour fou?

Comme dans son précédent roman “Marie-Blanche”, Jim Fergus nous entraîne dans la destinée d’une héroïne hors du commun à une époque où tout semblait permis. Un seul regret : que le livre ne soit pas plus long ; on aurait aimé passer plus de temps avec Chrysis.

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Polar et maternité, un cocktail détonnant!

Les_MeresLes mères, Samantha Hayes, éditions du cherche midi, 20 euros

Claudia, assistante sociale à Birmingham, est enceinte de son compagnon James, militaire dans la marine et déjà père de jumeaux nés d’un premier mariage, Noa et Oscar. A l’approche de la naissance, James devant s’absenter pour deux mois, Claudia décide d’engager une nounou afin de s’occuper des jumeaux et du futur bébé. Son choix s’arrête sur Zoé, dynamique trentenaire qui semble s’occuper à merveille des enfants. Parallèlement, dans la même ville, un couple d’inspecteurs de police, Lorraine et Adam,  enquête sur le terrible meurtre d’une femme enceinte et de son bébé. Bientôt un second crime similaire est découvert…

A la manière de Gillian Flynn, Samantha Hayes distille un suspense implacable en se glissant dans le quotidien de trois femmes (Claudia, Zoé, Lorraine) et en sondant leurs désirs profonds. Ainsi au-delà de l’intrigue policière se dessinent les problématiques personnelles des trois femmes : le parcours difficile de Claudia jusqu’à la maternité, les problèmes conjugaux et familiaux de Lorraine et les agissements parfois étranges de Zoé.

Un thriller psychologique bien mené qui soulève aussi des questions sociales contemporaines : jusqu’où peut aller le désir d’enfant dans une société consumériste où tout le monde a droit au bonheur? Dérangeant et haletant.

 

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Le charme de J.Courtney Sullivan opère à nouveau!

J Courtney Sullivan - Maine.Maine , J.Courtney Sullivan, éditions rue fromentin, 22 euros

Après “les débutantes” qui fut un de nos coups de coeur de l’été dernier, nous avions hâte de lire à nouveau la prose de J.Courtney Sullivan… et nous n’avons pas été déçus! Dans “les débutantes”, nous suivions les itinéraires croisés de quatre étudiantes à la sortie de la fac. Ici, l’auteur signe une passionnante chronique familiale, celle des femmes de la famille Kelleher : Alice (la grand-mère), Kathleen (la fille), Maggie (la petite-fille) et Ann Marie (la belle-fille) prennent la parole tour à tour au fil des chapitres pour nous faire partager leur quotidien, leurs espoirs et leurs désillusions, leurs relations familiales si complexes et souvent conflictuelles.

Bientôt les quatre femmes vont se retrouver, un peu malgré elles, dans la maison familiale du Maine pour un été très particulier qui bouleversera leurs vies et sera probablement le dernier.

On retrouve dans ce deuxième roman ce qui nous avait enchanté dans le premier : la construction narrative (roman choral), le style littéraire sensible et juste et les thèmes chers à l’auteur (J.Courtney Sullivan se définit comme féministe) : vie de famille, maternité et émancipation féminine. L’auteur confirme son talent et nous livre ici son roman le plus abouti; un pavé de bonheur pour les beaux jours!

Seul petit bémol : quelques coquilles oubliées par l’éditeur nous font parfois grincer des dents, heureusement la qualité de l’oeuvre les fait oublier.

 

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Un printemps en poche!

CouvertureJours toxiques, Roxana Robinson, éditions 10/18, 9.60 euros

Le superbe roman de Roxana Robinson enfin en poche! Nous avions beaucoup apprécié sa lecture lors de sa sortie en grand format en 2010, malgré un sujet dur pouvant paraître rebutant, de prime abord : la dépendance à l’héroïne d’un fils et le combat d’une mère pour sortir le jeune homme de cet enfer. Mais au-delà du sujet, l’auteur a l’art de peindre les sentiments de chacun de ses personnages d’une manière subtile et pleine de sensibilité qui nous va droit au coeur.

D’une écriture précise et ciselée, l’auteur nous décrit le week-end organisé par Julia,  femme de 50 ans divorcée, artiste et professeur d’art à New-York, qui a invité ses parents et ses enfants à se réunir dans la maison familiale du Maine. Entre le patriarche despotique, éminent neurochirurgien à la retraite, la grand-mère toujours d’humeur égale mais qui perd inexorablement la mémoire et les deux fils, dont l’un essaye de cacher la dépendance maladive de l’autre, le tableau de famille vire vite au drame lorsque le secret de Jack éclate au grand jour. Dès lors, ces quelques jours de vacances se transforment en huis-clos familial où souvenirs, regrets et ressentiments remontent à la surface…

L’auteur donne la parole, tour à tour, à chacun de ses personnages et c’est ce qui rend le roman profondément attachant puisqu’il nous met au centre du ressenti de chacun, révélant ainsi la grande solitude des personnages et un profond sentiment d’incommunicabilité entre les êtres, même (et surtout?) les plus proches. Un très beau roman.

Easter paradeEaster Parade, Richard Yates, éditions Pavillons poche, 10 euros

De lui, nous avions déjà lu et aimé “La fenêtre Panoramique” (adapté au cinéma sous le titre “les noces rebelles”, de Sam Mendès) ; dans “Easter Parade”, on retrouve les thèmes chers à Richard Yates : les espoirs et aspirations déçus, une certaine peinture de l’amérique normative avec ses pavillons proprets de banlieue, la description de ces vies gâchées, de ce quotidien qui pourrait être le nôtre… C’est un miroir que nous tend Richard Yates, celui d’une société contemporaine sans but où l’individu tente de contrôler son destin.

Voici les trajectoires croisées de deux soeurs nées dans les années 30, filles d’un couple divorcé, ballottées d’une ville à l’autre par une mère instable. Sarah, l’aînée, très complice avec son père, jolie et populaire, se marie assez tôt avec un bon parti des environs avec qui elle fonde une famille ; leur union, qui se déroule lors de l'”Easter Parade” (la parade de printemps) semble leur promettre un avenir radieux. Quant à Emily, la cadette, elle choisit la voie des études et obtient une bourse à Barnard, puis accède à la vie active.

Richard Yates sonde les destins de ces deux femmes de son regard ironique et sans complaisance, mais aussi empreint d’empathie et d’une grande humanité. Le portrait d’une époque révolue, mais des thèmes qui restent intemporels, portés par une écriture toujours juste. Superbe.

 

 

 

 

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Des souvenirs et des regrets aussi…de bons livres en perspective!

Une fille, qui danse, Julian Barnes, éditions Mercure de France

Voici un livre court, dense et rare qui nous laisse charmés, voire envoûtés. Le narrateur, Tony, la soixantaine, reçoit une lettre de notaire énigmatique le reliant à un testament difficile à comprendre. Dès lors, ses souvenirs resurgissent, le ramenant à ses années d’étudiant, lorsqu’il fréquentait la belle Véronica : le groupe de quatre qu’il formait avec ses amis, sa complicité avec Adrian, qui se joignit à leur petite troupe par la suite, le week-end assez étrange qu’il passa dans la famille de Véronica, puis ce soir où elle se laissa aller à danser devant lui… Puis, après le drame intime d’apprendre qu’Adrian et Véronica ont entamé une relation amoureuse, sa lettre rageuse aux deux tourtereaux, suivi du suicide d’Adrian, enfin tant d’années plus tard ce curieux testament.

A la manière d’une enquête dont la terrible vérité ne se dévoile qu’à la toute fin, c’est dans les méandres de la mémoire que nous entraîne Julian Barnes, par une suite de réminiscences, d’évènements occultés et d’impressions étrangement oniriques. On pourrait dire que “Une fille, qui danse” est d’abord le roman des souvenirs et de la mémoire, ceux d’un narrateur qui a volontairement enseveli ses émotions passées pour vivre une vie convenable et terne mais qui sera finalement rattrapé par son passé. Un roman d’une grande maîtrise, qui à la fois nous tient en haleine et nous charme à la manière d’une ballade nostalgique. Lumineux.

Anne Icart - Ce que je peux te dire d'elles.Ce que je peux te dire d’elles, Anne Icart, éditions Robert Laffont

Un matin très tôt, le téléphone sonne chez Blanche : sa fille, Violette, vient d’accoucher d’un petit garçon. Blanche est bouleversée : elle ne savait même pas que sa fille était enceinte…Immédiatement, elle prend un train qui la mènera de Toulouse vers Paris, emportant avec elles les carnets de moleskine qui contiennent sa propre histoire et celle de cette lignée de femmes qui l’ont élevée et lui ont appris à vivre.

Mais Violette acceptera -t -elle le legs de sa mère, lourd de sentiments mais aussi de casseroles familiales encombrantes? Blanche raconte ici son histoire, petite fille élevée par un clan de femmes, entre sa mère et ses deux tantes, qui elles-mêmes furent élévées par leur grand-mère. Une famille de femmes donc, à la fois formidablement stimulante et terriblement  envahissante, avec trois modèles feminins qui s’offrent à la fillette : sa mère, Angèle, la belle journaliste de la “Dépèche du Midi”, aux humeurs vertigineuses depuis la mort de son mari, le père de Blanche, avant sa naissance ; Justine, la féministe, battante, qui créera sa maison de couture, et enfin, Babé, la petite dernière, tendre maman sans enfants, pilier de cette drôle de famille.

Porté par une écriture sensible, on suit avec passion le destin de ces trois femmes dans les années soixante-dix, et dans leur sillon, les choix de Blanche (dont celui d’avoir un enfant “sans père”) et ce qu’elle essaie de transmettre à sa fille, malgré tout. Le deuxième roman d’Anne Icart est une vraie saga familiale, chaleureuse et attachante.

 

 

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Des romans d’apprentissage pour un début d’année prometteur…

mediumLe Roman du mariage, Jeffrey Eugenides, éditions de l’Olivier, 24Euros

 

On peut dire que Jeffrey Eugenides a pris son temps avant de publier ce troisième livre, 10 ans après Middlesex ; on apprécie ces respirations entre deux romans, quand d’autres publient à une cadence infernale ( et, pour tout dire, douteuse), d’autant que “Le roman du mariage” est un livre dense, fouillé, l’un de ceux que l’on n’assimile pas immédiatement mais petit à petit, par imprégnation.

Comme son titre ne l’indique pas, le roman du mariage est avant tout un roman d’initiation, puisqu’il relate les débuts dans la vie de trois étudiants à l’université de brown, en 1980. Madeline, Leonard et Mitchell découvrent ensemble la littérature, Roland Barthes et les balbutiements des premiers sentiments amoureux. Ils forment une sorte de triangle amoureux et impossible : Mitchell, le gendre idéal épris d’absolu, a le béguin pour Madeline, alors que celle-ci tombe sous le charme sombre de Léonard, grand séducteur à la santé psychique fragile.

C’est à leurs premiers choix que sont confrontés nos jeunes héros, qui essayent de trouver leur place dans ce monde sans pour autant renoncer à leurs aspirations. Comédie de moeurs magistrale mettant en scène des personnages très attachants, Le roman du mariage est un grand roman, dans la lignée de Jonathan Franzen.

Un jour, nous nous raconterons toutUn jour nous nous raconterons tout, Daniela Krien, Flammarion, 19 euros

Nous sommes en ex-Allemagne de l’est, au lendemain de la réunification. Maria, jeune fille de 16 ans, a quitté le domicile de sa mère divorcée pour aller vivre dans la ferme familiale de son petit ami, Johannes. Elle sèche les cours et préfère lire Dostoïevski, mais doit se rendre utile à la ferme pour s’intégrer à cette famille qui l’accueille à bras ouverts. La vie simple et ordinaire de la ferme bascule quand Maria rencontre Henner, le voisin, un fermier solitaire de vingt ans son aîné. Il est sauvage et emporté, elle est une jeune fille sensible plongée dans ses livres, mais ils vivent une passion torride qui va changer leurs vies…

Daniela Krien nous livre un premier roman prometteur ; dans une langue sèche qui privilégie les choses concrètes, elle fait jaillir l’émotion comme par surprise. La vie fruste de la ferme est très bien décrite, dans son aspect rassurant pour Maria, alors que la passion folle qu’elle ressent pour Henner la livre à un monde inconnu, fait d’intensité mais aussi d’une grande dureté. Le choc de ces deux mondes est aussi frontal que celui de la retrouvaille des deux allemagnes, et c’est au monde adulte que va se heurter la jeune Maria.

Un roman d’apprentissage plein de charme, dans lequel le personnage de Maria irradie d’une joie enfantine et d’une pureté à toute épreuve . Une bonne surprise de lecture, à découvrir!

 

 

 

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Pour 2013, les livres qu’on aime en format poche!

Madame HemingwayMadame Hemingway, Paula MacLain, Livre de Poche , 7 euros

Un très bon roman enfin en livre de poche! Dans le chicago de 1920, Hadley Richardson, jeune fille du Midwest de 28 ans, rencontre Ernest Hemingway, fringant jeune homme de 20 ans rentrant tout juste de la guerre, qui éblouit l’assistance par ses récits du conflit, dont il est revenu blessé à la jambe.

Bientôt ils convolent et s’embarquent pour l’Europe et le Paris des années folles, où ils croiseront artistes et écrivains de la “génération perdue” : Gertrude Stein, Ezra Pound, Scott et Zelda Fitzgerald…Dans une ambiance de fête permanente , le jeune couple mène une vie de bohème et de vaches maigres, puisqu’Ernest n’a encore rien écrit des romans qui le rendront célèbre. Leur amour et leur complicité survivront-ils à cette vie faite d’excès?

Ni biographie, ni roman historique, ni récit intimiste, mais aussi tout cela à la fois, Madame Hemingway s’attaque au mythe Hemingway par le prisme du regard de sa première épouse (il en eut 4!) et c’est ce parti pris qui rend le roman passionnant car on s’attache à la figure d’Hadley, jeune femme discrète et honnête. Un régal!

CouvertureLe Dîner, Herman Koch, 10/18, 8.10 euros

Jusqu’où aller pour protéger ceux que l’on aime? C’est la question que pose en filigrane ce roman à l’humour grinçant qui interroge nos valeurs morales.

Le pitch : deux frères et leurs épouses se retrouvent pour diner dans un restaurant branché d’Amsterdam ; tandis que les serveurs apportent des assiettes bio très chics et quasi vides, les rapports mitigés entre les deux frères sourdent sous la franche cordialité : il faut dire que l’un deux, Serge, est un homme politique connu, ce qui n’est pas sans provoquer certaines aigreurs chez Paul, le narrateur, dont la carrière de professeur est en stand-by. Ajoutez à cela des conflits rentrés avec leurs épouses, et vous obtenez la recette de ce dîner explosif!

Au cours du dîner, on apprend que leurs fils respectifs, deux adolescents, ont commis un acte atroce…

Il serait criminel d’en dire plus! En tout cas, ce roman, qui se déroule comme un bon film et se lit comme un polar, est saisissant de vérité et nous pousse à nous interroger sur les mobiles de nos actes, parfois nébuleux.

A lire absolument!

Les revenantsLes revenants, Laura Kasischke, Livre de Poche, 8.10 euros

Trois étudiants d’une petite université du Midwest viennent d’avoir un terrible accident de voiture dans lequel l’un d’eux, une jeune fille, a trouvé la mort. Laura Kasischke va, tout au long de ce roman, s’attarder sur chacun des protagonistes du drame, son entourage et son environnement. Son récit se déroule au rythme lent d’un quotidien devenu lourd du souvenir de la morte, où, sous une fausse insouciance, pointe le désarroi d’une jeunesse qui se cherche un avenir au-delà des certitudes de ses aînés.

Roman parfois dur et amer où l’auteur s’affranchit de toute chronologie pour mieux cerner les émotions qui étreignent ses personnages, “Les revenants” nous guide aussi à travers les coutumes et valeurs morales propres aux universités américaines qui imposent un modèle hors duquel on s’expose à un ostracisme sourd.

Tout comme il est des courses que l’on dit “de fond”, ce roman est une lecture “de fond” servi par une très belle écriture.

 

 

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Des pavés sous le sapin!

Les fêtes de fin d’année approchent et vos cadeaux ne sont pas faits? Voici quelques suggestions de livres pour tous les styles, âges et budgets!

Caroline Larroche - Qui copie qui ? - La peinture sous influence.Philippe Madeline et Jean-Marc Moriceau - Les paysans - Récits, témoignages et archives de la France agricole (1870-1970).Paris au fil de la Seine - Des Racines & des Ailes. de Louis LaforgeMichel Drucker et Gilles Verlant - Les 500 émissions mythiques de la télévision française.

Pour commencer, quelques beaux livres dont celui de Caroline Larroche aux éditions RMN/solar, “qui copie qui” (35 euros), une savoureuse évocation de l’histoire de l’art à travers les diverses influences, hommages et autres clins d’oeil entre artistes. Nous vous proposons également un très beau livre sur les paysans aux éditions des arènes, de Philippe Madeline et Jean-Marc Moriceau (29.90 euros), qui retrace un siècle d’agriculture avec de multiples documents, photos et illustrations comme l’année dernière les “paroles de l’ombre”. Avec l’émission ” des racines et des ailes”, Louis Laforge nous propose dans son livre édité aux éditions du chêne, de parcourir Paris au fil de la seine en visitant ainsi les monuments qui bordent les rives du fleuve. Quant au livre de Michel Drucker et Gilles Verlant aux éditions Flammarion, il regorge d’anecdotes et de photos des 500 émissions mythiques de la télévision française.

 Hugo et Compagnie - Le coffret flingueur des tontons.Détails sur le produitDétails sur le produitDétails sur le produit

Pour l’amateur des tontons flingueurs, voici l’indispensable coffret flingueur des tontons aux éditions hugo et compagnie, qui contient le livre “le dico flingueur des tontons”, ainsi que de véritables billets de banque à l’effigie de nos personnages et un pistolet semi-automatique plus vrai que nature pour jouer aux tontons… et bien sûr, comme tous les ans nous vous proposons des calendriers originaux pour égayer l’année 2013 : deyrolle et ses illustrations vintage, les superbes dessins de Benjamin Lacombe, mais aussi les almaniaks et toutes leurs infos étonnantes chaque jour… et bien d’autres choses encore.

Lulu femme nue  : Coffret 2 volumes. de Etienne DavodeauMoi René Tardi, prisonnier au Stalag II B. de Jacques TardiNotre mère la guerre Tome 4 : Requiem. de  Kris et  MaëlLe cycle de Cyann Tome 5 : Les couloirs de l'entretemps. de François Bourgeon et Claude LacroixIntégrale immeuble d'en face

Un petit florilège de la B.D de fin d’année : voilà un superbe coffret des deux volumes de “lulu femme nue” (bientôt le film!) dont beaucoup de scènes se passent aux Sables d’Olonne et à Saint Gilles Croix-de-vie (restons chauvins!). “Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au StalagIIB” retrace la guerre du père de Jacques Tardi dans une B.D émouvante. Notre mère la guerre T.4 nous entraîne dans une enquête passionnante sur fond de guerre 14-18. Bourgeon nous enchante avec le t.5 du Cycle de Cyann, “les couloirs de l’entretemps”  et Vanyda sort enfin l’intégrale de la série “l’immeuble d’en face” qu’on adore ! (confère l’article en catégorie B.D)

Pour choisir les meilleurs livres de Noël, rendez-vous à la librairie les Fables d’Olonne!

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Un suspense éprouvant pour vos soirées d’hiver!

Gillian Flynn - Les Apparences.Les Apparences, Gillian Flynn, éditions Sonatine

 

Victimes de la crise financière, Nick et sa jeune femme Amy, ont quitté Manhattan, leurs jobs dans la presse et leur vie aisée pour revenir dans la petite ville du Missouri dont Nick est originaire. Pendant que Nick tente de se remettre à flot en exploitant le bar qu’il a ouvert avec sa soeur , Amy endosse le rôle de la parfaite femme au foyer. Mais le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, Nick découvre leur maison sens dessus dessous et aucune trace de sa femme…

L’enquête qui s’ensuit ne va pas épargner Nick, puisque la police met à jour tous les secrets et non-dits des deux époux et qu’il devient le suspect principal. De son côté, Nick mène sa propre enquête afin de retrouver sa femme et découvre à cette occasion qu’elle lui dissimulait beaucoup de choses.

Gillian Flynn nous plonge dans un formidable thriller psychologique, avec des personnages bien campés auxquels on s’attache immédiatement  et dissèque de sa plume acérée une vie conjugale qui pourrait être la nôtre. A la fois roman de l’intimité, roman réaliste sur fond de crise financière américaine et thriller haletant, “Les Apparences ” est un livre à la maîtrise parfaite qu’on ne referme qu’à regret.

A dévorer sans modération!

 

 

 

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